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prouxt
16 février 2006

Tour des Dames

Misère du cycle supplichiant Source de courage alimenté Par un crime suivi De virulence gorinesque Poule moule foule saoûle Tout n’est pas encore entretenu Dans un ivoire mural Trop sensible au monde extérieur Tête tournée Tout n’est pas encore Stabilité de la personnalité Tout n’est pas Amical Dans ces vêpres louvoyées Envoyées dans des colonies cristallines Qui nous montrent comment on peut espérer Une plus grande tige de verre Qui s’engage dans un détroit curieux Crucifix de courage La rue bouge La rue se décale Il y a quelque chose dans cette rue de la Tour des Dames D’immuable Qui donne l’impression qu’elle danse Sortilège de l’intempérance De l’impermanence Tout est si mouvant Que cette rue immobile Semble danser Décalée Désoeuvrée Malicieuse Capricieuse Le sacro-saint consommateur Et on a l’impression, comme si on n’allait jamais Comme si on était toujours au même endroit Comme si chaque jour, se retrouvant au même endroit, comme si ce moment de la journée Où on se trouve vers le milieu de la rue de la Tour des Dames Comme si ce moment était le seul moment de la journée Le seul moment où le monde extérieur reprend un peu de sa possibilité Un peu de ses possibles Que se passera-t’il après la rue de la Tour des Dames ? Qui vais-je croiser? Comment mon fils va-t’il m’accueillir ? Quels parents vais-je voir ? Qui sera encore là ? Dans quel humeur sera-t’il ? Voudra-t’il que je le prenne sur mes épaules ? Voudra-t’il aller dans la poussette ? Préfèrera-t’il marcher ? S’il marche, va-t’il sauter dans la petite flaque qui chaque jour se renouvelle au milieu du trottoir ? Va-t’il demander du pain à la boulangerie ? La boulangère lui proposera-t’elle du pain ? Vais-je prélever son petit morceau de pain sur la baguette ? Passerons-nous chez les boucher, le primeur, le magasin de produits du Sud-Ouest du haut, celui du bas, vais-je acheter une terrine de canard au poivre vert ou aux olives, voudra-t’elle une bouteille de jus de pomme pétillant pour se consoler? Mortelle sirupeuse Pour une fois il y a eu un état d’âme déclencheur Par-dessous toutes ces strates sociales Enfin un état d’âme a traversé le jour et s’est imposé dans l’écriture Pour me donner un point Une image Une sensation Un signal Torture d’être totalement coupé de ses idées premières Maudite souffrance des impossibles sensations premières Irruption immédiate des inhibiteurs Poulie douce Folie foulée aux pieds Parfois il est nécessaire d’aller chercher très au fond Tout ce qui mijote, macère, se putréfie, en attendant de lancer ses miasmes vers la surface. Nettoyons tant qu’il est temps. Maritale désirée syracuse accusée syllogique signifie Que les violences à l’âme sont plus diffuses qu’un fauteuil de réception. Parfois j’ai peur d’être celui qu’on ne découvrira qu’après sa mort Mais j’ai toujours exagéré Je ne pense pas Mais l’idée m’en vient Il faut retrouver l’espoir dans le monde extérieur Un monde extérieur déprimant La France sombre… Soliste libéré par une humiliation farouche Le panneau de stop tremble Ce sont ces pavés qui donnent l’impression d’une vibration Cette rue a une âme C’est la première fois que je le ressens C’est la première fois que je ressens l’âme d’une rue Alors il faudrait comme les poètes chinois Renommer les rues, les places, les quartiers, en fonction de leur âme. Pori sinussanissièl Mais je ne sais pas encore ce qu’il serait plus immature de faire En vertu de ces sophistications Alambiquées Et tout n’est pas encore virtuel Dans ces losanges grillés A partir des dimensions souveraines de nos évacuations lentes Alambiquées Sirupeuses Malversations Dormantes Sans distanciation Malencontreuse Souple avec toute cette aventure lunaire Qui ne nous semble plus miraculeuse Quand il n’y a plus d’ombre Toute cette encre dans l’esprit N’a plus d’ambition que d’être enfin décisive Pour approcher ces rites imagés Qui nous détruisent l’oreille La cassent La critiquent La dissocient La désencombrent Nous désincombe Tout ceci nous désincombe La folie des Christ angéliques Sirupeux Dyslexiques Systématiques Synthétiques Synesthésiques Simiesques Alambiqués Alamonesques Méritants En vue de toute distraction Avoir confiance dans le fait qu’ Me je ne se Me je ne se huis S’il n’était pas gorge et courage Dans le fait qu’il y ait un épanouissement possible Une épaminondasse Une poche à honte tasse Une poche de distance criarde Dans ces cheveux mous Rouges de sueur lucide Muse de vertige silencieux Tout n’est pas encore défini dans ces voies larvées Et puis je ne sais pas encore ce qu’il aurait fallu faire En vertu de ces mondes entravés Alors que je ne sais pas dire Alors que je ne pense pas qu’il soit possible De dissocier ces verres et ces montures Ces ambres et ces criminels Ces assassins et ces chauffards Ces trous de suie et ces hétérozygotes Et partout nous savons nous oindre De plus grandes fortunes Dans ces dévers salutaires Je ne sais plus ce qu’il y a de plus violent Qu’un antre mou dans un village de volonté Parfois nous savons dire qu’il n’est pas possible de décrire Des visages en partance pour le monde Mais tout n’est pas réel Parfois il y a des fleurs aussi Qui nous semblent amusantes Et pourtant nous serions bien mieux Dans un cabinet de dentition mosaïque Plus que partout nous pouvons défaire nos visages Un jour j’étais à côté d’un mur ocre, en-dessous de la place blanche, immense et un peu nue, avec tous ces temples de la consommation autour Fascination pour les centres-villes marchands Il y a toujours quelque chose à acheter Dépensons, dépensons, dépensons, choisissons, acquérons, enrichissez-vous, vous deviendrez électeurs… Mosaïque de suprême critique Poulet fulgurant dans un dôme de soie Alors que nous ne savons pas encore dire qui nous aime Nous aimerions bien avoir quelque chose à adorer, Quelque chose à admirer Mais la vision de l’imperfection déforme l’image Pourquoi n’y-a-t’il pas un système qui rétablit le défaut à sa véritable place ? Sorry sortilège, tout nous semble sacrilège Sacré léger rendez-vous, qui prend le chemin de nos écrous Tandis que tout nous semble plus important Détruit par tout ce temps Qu’il n’y a plus de désir dans ces endroits Particulièrement dépendroit Et puis tout se passe quand je sais arriver Quelque part et que le lien ne s’écrase plus Que la renaissance de la mise en relation s’affirme Que les petits tous petits chemins indispensables se libèrent à nouveau Ce n’est pas une autoroute, mais il a fallu le temps pour retrouver ce sentier du plaisir Du désir De l’amour-propre… Et puis parfois on se retrouve Dans une voie sans lendemain Et on estime qu’il serait plus intelligent de ne pas détruire Toutes ces grottes alambiquées qu’on a un jour aimées Et puis tout ce chemin de sel que l’on a parcouru Dolosif Et toutes ces vapeurs de lumière blanche qui nous ont aveuglés Et puis les grottes de la pierre, la petite lumière dans les maisons rondes de pierre, ce petit enfant qui habite seul en dessous de l’étoile Et qui sait qu’il peut Toucher la lune Usé par tous ces caractères sans lave Médusés par ces humiliations crasses Oté à la vie par des marins lautréamontesques Puisses-tu humer l’air des moutardes sauvages Qui peuplent la lande La bruyère, la tourbe et les embruns Nous caressent quand le vaisseau atteint la côte et le bois Que nous pénétrons cet entrelac de chênes, fougères, ronces, lianes, mousses, lierre, lichens, et que nous progressons en direction de l’amour Et parfois il ne nous faut pas plus de temps pour aller là Puisque tout est dit en colonnes dans les journaux Que l’amour s’amenuise au fur et à mesure que le train redémarre Parfois tout nous semble possible Et puis la seconde d’après tout s’écroule Mais le monde est fait de ces ondes telluriques Qui nous agitent… L’homme social est-il encore fait pour la société à l’état de jungle ? Qu’adviendra-t’il de nous quand nous aurons fait le tour des putrides réformes égoïstes ? Fin du libéral, fin de la liberté, quelle est la fin de la liberté ? L’aligoté ? Suivons dans ces traces obscures nos êtres lents Qui progressent en devinant que ceux qui au-dessus s’agitent Certes sont plus dynamiques Mais qu’il y a aussi une puissance Dans le travail patient… Cependant la progression par cycles est aussi l’essence du mouvement Alors travail patient, mais cycles indispensables… Observer les cycles, les comprendre, sans céder à la forcenée lutte contre les cycles, cette incompréhension de la respiration… Naturelle… Humaine… Incompressible… Tout ce passif de sommeil manqué, d’usure psychique, de vacances non-prises, de résolution pacifique ratée, au profit de l’agressivité du capital…pour faire juter le fric… Le sang du travailleur est l’argent du capitaliste. La guerre sociale est le moteur de l’exploitation. Quand on a commencé à quitter l’homme, où trouve-t’on une limite ? Le corps et sa compétition animale…ils veulent faire de la société un état de nature…ce qu’on appelle le capitalisme sauvage…mais il faudrait trouver autre chose…puisons à nos amours courageux…trouvons un meilleur train de réformes…quelques personnes de bonne volonté vont s’entendre pour au moins rassembler leurs forces et commencer à s’organiser autrement…la charte du travail pacifique… Maurice nous amène une petite coupelle Où nous pouvons verser notre sang Et dire un benedicite Avant de boire à la coupe mêlée Muse des champs logiques Et parfois nous ne savons plus S’il n’y a pas un peu de suite Dans nos idées.
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